Maladie de Hodgkin
Moi, Cynthia R., 33 ans, chimiothérapick et un peu cynick. Voilà. J'en suis à la fin du cycle II, j'ai fait un scanner pour voir si ces satanés ganglions ont dégonflé. J'attends les résultats. Je ne suis pas déprimée. Tant que je peux continuer à torcher un peu, il n'y a pas de problème. Les commentaires des médecins étaient marrants à l'annonce de ma maladie: "Y'a pire hein! Le SIDA ou la mucoviscidose". Ouais, super! Un jour, j'arrive chez l'anesthésiste et ne me voyant pas très déprimée, il me dit "Mais... vous savez ce que c'est que cette maladie?". Je lui réponds "Je le sais". Il me rétorque "Nan mais paske je voudrais pas que vous arriviez la fleur au fusil au bloc..." (on me posait le PAC, Porte à Cathéter). Un peu étonnée, je lui dis que je n'allais pas commencer à déprimer alors que je venais d'avoir un enfant et que ça se guérit. L'échographe (pour le coeur) me demande ce que j'ai, je lui donne le nom de la maladie, "Oooh mais c'est rien çaaa!". Cool! ça détend un peu l'atmosphère toutes ces balivernes. Je vais faire ma chimio (je me la suis bien appropriée) comme n'importe qui irait dans un institut de beauté. C'est étrange. Je ne me sens pas malade. Je ne ressens aucune douleur. J'en profite pour me reposer. J'écoute de la musique. Quand la 3ème poche est terminée, on m'enlève la perfusion. J'enfile mes shoes et je vais chercher mon prochain rendez-vous. Pour une épilation du bas? Ouioui dans 14 jours, à 8h30. Ok. Sauf que c'est pour mon traitement. Je prends ma caisse et je vais faire mes courses.
